Like every third generation Armenian, granddaughter of a political refugee, I was brought up in an environment where the idea of memory itself was a sacred altar, archives became icons and cultural heritage a religion.
And, in the midst of this religious devotion, solemnly stood mount Ararat in all its glory and significance -according to the Bible, it was on top of mount Ararat that Noah’s Ark landed, making Armenia the land where humanity was re-born-.
But the mountain also stands for the symbolical border between Armenia and its diaspora. In 1921, the territory was redefined by Turkey and the USSR at the Kars treaty and Armenia lost a very large amount of its territory; including the beloved mountain.
I often came across Armenians from the diaspora who seemed surprised once in Armenia that Ararat was backwards. The only backwards thing there was the situation: they were used to seeing it from the other side; during the genocide, hundreds of thousands of families fled from Western Armenia (nowadays Eastern Turkey), and carried along their memories from the wrong side.
Blending personal archive, images found in Erevan markets, video work and photographs taken in Armenia over the past five years, I narrate not only my story but one of a community trying to shape its future without being constantly pulled back by its heavy past and a diaspora paralyzed by melancholy.
The work symbolically started in 2015 for the commemoration of the centennial of the Armenian genocide.
Comme tous les Arméniens de la troisième génération, petite-fille d'une réfugiée politique, j'ai été élevée dans un environnement où l'idée même de mémoire était un autel sacré, les archives devenaient des icônes et le patrimoine culturel une religion.
Et au milieu de cette dévotion religieuse, se dressait solennellement le mont Ararat dans toute sa gloire et sa signification (selon la Bible, c'est au sommet du mont Ararat que l'arche de Noé s'est posée, faisant de l'Arménie la terre où l'humanité renaquit).
Mais la montagne représente également la frontière symbolique entre l'Arménie et sa diaspora. En 1921, le territoire a été redéfini par la Turquie et l'URSS lors du traité de Kars et l'Arménie a perdu une très grande partie de son territoire, y compris la montagne bien-aimée.
J'ai souvent rencontré des Arméniens de la diaspora semblant surpris, une fois en Arménie, de constater que l'Ararat était du mauvais côté. Pendant le génocide, des centaines de milliers de familles ont fui l'Arménie occidentale (aujourd'hui la Turquie orientale) et ont emporté avec eux leurs souvenirs du mauvais côté.
Mêlant archives personnelles, images trouvées sur les marchés d'Erevan, travail vidéo et photographies prises en Arménie au cours des cinq dernières années, je raconte non seulement mon histoire mais aussi celle d'une communauté qui tente de façonner son avenir sans être constamment tirée en arrière par son lourd passé et une diaspora paralysée par la mélancolie.
Le travail a symboliquement débuté en 2015 pour la commémoration du centenaire du génocide arménien.