SUMMIT MEETING _2015/2020

Vues d’exposition_Duo show
Camille Lévêque & Lucie Khahoutian
-Orchestrant une discussion à deux voix, Camille Lévêque et Lucie Khahoutian racontent, échangent et déconstruisent leur rapport à l'Arménie et à la mémoire.
La première, française d'origine arménienne, la seconde, arménienne exilée en France, confrontent leur histoire et la manière dont le temps déforme leurs souvenirs, transformant leur expérience en récits romancés.
Sous la forme d'un diptyque complémentaire, cette conversation met en lumière la relation mélancolique d'une communauté avec son héritage et la communication parfois difficile entre les Arméniens et leur diaspora. A l'instar d'une conversation entre l'Arménien oriental et occidental, nous sommes ici face à un dialogue laissant - délibérément - place à l'imprécision, à la réécriture et à l'interprétation subjective de notions collectives.
Entre recherche identitaire et désir d'élargir le champ lexical pour raconter l'histoire de leur patrimoine, l'échange confronte archives, collages, photographies et vidéos, réalisés par les deux artistes au cours des dernières années, et engage un va-et-vient récurrent entre passé, présent et futur, mais aussi, entre réalité et fiction.
Du contenu à la forme, l'histoire racontée
ici suit la trace du temps, son impact sur la mémoire, et par conséquent, sur la vérité.
En fouillant le récit, des incohérences apparaissent, l’exactitude se fragilise, nous n'assistons pas à une discussion mais à un monologue.
Camille Lévêque est en fait le seul maître de l'opération, attribuant à son alias Lucie Khahoutian - en réalité sa grand-mère - une voix plus légère que la sienne.
Travaillant sur une approche plus investigatrice et inquisitrice, Lévêque utilise principalement les archives familiales et les nouvelles technologies pour trouver des réponses à des questions non résolues, tandis que Khahoutian répond avec une imagerie plus joyeuse, presque kitsch, remplie de références à son héritage culturel et un ton ludique dans son approche. D'abord presque contradictoires - comme des personnes de générations différentes - les différents visuels résonnent et se répondent, si ce n'est dans le style, par leur signification et leur besoin mutuel de révéler un fardeau collectif : la souffrance d'une communauté dont le génocide (en 1915) n'est toujours pas reconnu par le gouvernement Turc.
Ce dialogue interne, mis en scène et développé comme une conversation imaginaire entre plusieurs générations
d'une même famille, illustre alors pleinement la construction d'une identité en strates, et le désir d'un nouveau champ lexical pour raconter l’Arménité.










Chapelle des Pénitents Blancs, Vence, (September - October 2019)




Center For Armenian Heritage, Valence (June - August 2019)



Patara Gallery, Tbilisi, Georgia, (December 2019-February 2020)